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M. l’abbé Hubert Jeanjean, curé des paroisses de Fraire, Gourdinne, Hanzinelle, Hanzinne, Somzée, Tarcienne et Thy-le-Bauduin, est nommé curé-doyen d’Andenne et administrateur des paroisses d’Andenelle, Bonneville, Coutisse et Thon, dans le secteur pastoral d’Andenne.

L’abbé Jeanjean, le nouveau doyen d’Andenne est aussi musicien
 »J’ai 59 ans. Pour moi, c’est l’âge de la maturité tant humaine que sacerdotale » souligne l’abbé Hubert Jeanjean. Il vient de l’annoncer à ses paroissiens. D’ici quelques jours, il quitte ses paroisses de Fraire, Gourdinne, Hanzinelle, Hanzinne, Tarcienne, Somzée et Thy-le-Baudouin pour occuper les fonctions de curé-doyen d’Andenne. Originaire de Cognac (France), Belge d’adoption, il va poursuivre son ministère dans un doyenné qu’il connaît bien. De 1998 à 2010, il a en effet été curé pour la paroisse d’Ohey. Amoureux de la musique – il a enseigné cette discipline -, le nouveau doyen est encore un féru de jeux de mots. Il reconnaît aussi une profonde allergie… à l’informatique!
L’abbé Hubert Jeanjean succède ainsi à l’abbé Maurice Léonard qui prend une retraite bien méritée. Lorsqu’il a été appelé à l’évêché, l’abbé Jeanjean s’est bien douté que c’était pour lui proposer les fonctions de doyen.  »Je le pressentais » dit-il. Et même si, de manière officieuse, il avait eu le temps de s’y préparer, il a demandé quelques jours de réflexion. Une semaine qui lui a notamment permis de contacter l’abbé Léonard et de mieux appréhender, du moins sur papier, les paroisses qui forment le doyenné. Un doyenné qu’il avait quitté en 2010 pour celui de Walcourt.
A quelques jours d’une nouvelle étape dans son ministère, l’abbé Hubert JeanJean a déjà réfléchi à la manière dont il va gérer cette fonction.  »Je serai plus pastoral qu’administratif » dit-il d’emblée.  »Les tâches administratives peuvent être confiées à des laïcs compétents. J’espère pouvoir donner le meilleur de moi-même. Je veillerai à être présent aux différentes manifestations et pas que celles qui se déroulent dans la sphère religieuse. » Un futur doyen qui sait aussi qu’il aura à jouer les médiateurs…  »Etre doyen, c’est être le réceptacle de toutes les plaintes. J’écouterai les uns et les autres mais avec discernement, il faut savoir faire la part des choses. Je ne serai pas là comme surveillant. C’est en fraternité que je veux travailler. »  »Fraternité, le mot le plus important »
Fraternité voilà bien un mot qui revient régulièrement dans la conversation, il tient tout spécialement à coeur au nouveau doyen.  »C’est le mot le plus important » ponctue-t-il avant d’ajouter.  »J’ai quatre frères et quatre soeurs, je me trouve pile au milieu, cette dimension de fraternité est importante chez moi. » Une fraternité qui a plusieurs volets.  »Je fais ainsi partie d’un groupe oecuménique et là encore la fraternité, cette ouverture aux autres religions est indispensable. Ce signe d’ouverture aux autres est nécessaire. Ce n’est pas parce que nous sommes catholiques que nous sommes les meilleurs. Quand les gens se respectent, j’ai le sentiment que l’on est déjà un peu au ciel. »
Il lui aura fallu un long cheminement avant l’ordination en 1992. L’idée de devenir prêtre a lentement mûri. Son grand-père bien que vivant en France était proche de l’abbaye d’Orval. Un de ses oncles était, lui, prêtre à Nancy. Un enfant baigné, dès son jeune âge, dans la foi chrétienne.  »Je me souviens très bien que dans les jours qui ont suivi l’ordination de mon oncle, j’ai été enfant de choeur pour lui. Je lui servais la messe. » Le jeune garçon aimait beaucoup ce service. Bien des années plus tard, il n’a pas oublié la réflexion faite à cet oncle. C’était tout la détresse, la déception d’un enfant qui s’exprimait:  »Je ne pourrai jamais être prêtre, je ne connais pas le latin. »
Entre 17 et 22 ans, le jeune homme lit la Bible, dans sa totalité: livre après livre. Il s’était abonné à une publication qui lui permettait de recevoir la Bible fascicule par fascicule. Les textes bibliques étaient accompagnés de commentaires exégétiques. Les questions du monde étaient aussi posées et les réponses étaient données sur base de la Bible. Une lecture qu’il n’abandonne pas durant son service militaire.  »Nous avions des séances de tir. Comme j’étais plutôt doué j’en avais très vite terminé avec les exercice alors je me trouvais un coin tranquille où je pouvais méditer la Bible. » Une lecture qui ne le quitte pas. Avec beaucoup d’humilité, il souligne:  »Il faut permettre à l’Esprit Saint de jouer les décodeurs, de nous aider à comprendre ce qui est écrit. On n’a jamais fini d’étudier un texte. »

Musicien aussi
Un futur prêtre qui a toujours aimé la musique au point d’avoir voulu, dans un premier temps, en faire son métier. En France où il est né et où il a étudié – en partie -, il a décroché un certificat d’aptitude de professeur de l’enseignement secondaire. Par passion, il a appris le violon. Pour ses élèves, il s’est familiarisé avec la flûte. Aujourd’hui, il lui arrive de ressortir la guitare. Et dernièrement, lors de l’ouverture de la Porte sainte à la basilique de Walcourt, il a eu l’occasion de jouer avec Claude Vonin. Un violoniste qui a créé un spectacle autour du violon. Un moment qui a ravi le nouveau doyen.  »J’ai travaillé mon violon pendant tout le mois de décembre. Nous avons joué du Bach, je me suis fait plaisir. »
Lorsqu’il a choisi de consacrer sa vie à Dieu, le jeune Hubert Jeanjean s’imaginait vivant dans une communauté. Il sera finalement prêtre diocésain avec une première étape de son ministère à Ciney où il sera vicaire. Il passera ensuite douze années comme curé à Ohey avant de prendre la direction de l’Entre-Sambre et Meuse avec les paroisses de Fraire, Gourdinne, Hanzinelle, Hanzinne, Tarcienne, Somzée et Thy-le-Baudouin.
Un prêtre qui a la volonté de travailler en partenariat avec les laïcs déjà engagés dans les paroisses et avec ceux qui ne demandent qu’à les rejoindre. Son autre souci: la jeunesse. Et de citer ce qui se passe, à Gerpinnes lors de la marche de la Sainte Rolende.  »Il y une messe à 3 heures du matin et elle rassemble de très nombreux jeunes. On remarque aujourd’hui que les gens sont plus attachés à un saint qu’au Bon Dieu. J’ai envie de dire: ‘Quand on veut, on peut »’. Des marches que l’abbé Jeanjean ne connaissait pas avant d’arriver dans ce coin du diocèse:  »J’aime beaucoup cette richesse religieuse des marches mais aussi la grande fraternité entre les participants. » L’abbé apprécie également une autre richesse, elle est intergénérationnelle celle-là. Les marcheurs appartiennent non seulement à toutes les classes sociales mais représentent aussi les différentes tranches d’âge. Les nouvelles fonctions de doyen qui ne l’empêcheront certainement pas de revenir assister à l’une de ces marches, à l’un de ces moment qui n’est pas que folklorique.
Et si un jour votre route croise celle de l’abbé Jeanjean ne vous croyez pas obligé de l’appeler Monsieur le Doyen.  »Si vous m’appelez Hubert, c’est mon prénom de baptême; Jeanjean, c’est mon nom et si vous dites Monsieur l’abbé, Monsieur le curé ou Monsieur le doyen c’est aussi très bien. Chacun fait comme il le sent. »
Christine Bolinne

Extrait du site internet du diocèse de Namur.